Philippeville

PHILIPPEVILLE, VILLE DE QUIETUDE ET D’HISTOIRE. RICHE PAR SON PATRIMOINE NATUREL ET ARCHITECTURAL.

  1. Naissance de Philippeville, un petit retour dans l’histoire…….

Philippeville est située sur la crête de partage de l’Entre-Sambre-et-Meuse, entre les sources de l’Hermeton ou « Grande-Eau, qui déverse ses eaux dans la Meuse, à Hastière, et de l’Eau-d’Heure, qui se jette dans la Meuse, à Marchienne-au-Pont.

La ville est traversée par la grand’route qui, de Châtelet, se dirige par Florennes, vers Mariembourg et Couvin.

Philippeville, comme Mariembourg, doit son origine à une conception stratégique du règne de Charles-Quint.

Après la prise de Mariembourg en 1552 par Henri II, la situation défensive que l’Empereur avait cherché à établir, tout en s’assurant la possession de l’Entre-Sambre-et-Meuse, était passée à l’avantage de la France.

Henri II en profita pour organiser sa folle campagne de dévastation de 1553, inspirée par l’idée de représailles plutôt que justifiée par une pensée de conquête. Son armée pénétra dans la vallée de la Meuse, pilla, brûla, détruisit successivement Orchimont, Beauraing, Agimont, Château-Thierry, Bouvignes, Dinant, Poilvache, et Spontin. Ensuite, arrêtée par l’attitude de l’armée impériale, postée à Bouge et trop faible pour combattre, elle revint dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, ravageant encore Stave, Florennes et Fosses.

Enfin, passant par la Sambre, à Châtelet, elle brûla Seneffe, Trazegnies, Mariemont, Le Roeulx et Binche.

Afin de prévenir le retour d’un nouveau désastre, Charles-Quint fit fortifier la hauteur de Charlemont pour servir de barrière à l’entrée de la Vallée de la Meuse.

Van Rossem, passé au service de l’Empereur, fut chargé avec son armée établie à Agimont, de protéger les travaux et de contenir les sorties de Mariembourg.

La peste se déclara au camp d’Agimont et enleva le chef de l’armée. Le Prince d’Orange, alors âgé de vingt-deux ans, fut appelé à le remplacer.

Les travaux du fort de Charlemont étant assez avancés, on en confia la défense à Adrien le Blois. Celui-ci put, dès son arrivée en juillet 1555, emmener son armée dans des régions plus salubres, dans le haut pays.

A la suite d’une forte reconnaissance opérée dans la vallée de l’Eau-Blanche, destinée à repousser les postes français dans Mariembourg, il établit son armée dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, la droite appuyée à Senzeilles et la gauche, à Sautour.

Maintes discussions pour déterminer l’emplacement de plusieurs forts, destinés à barrer le passage aux armées ennemies, furent engagées., l’Empereur décida qu’un grand fort devrait être construit, en opposition à Mariembourg. Il laissa aux chefs de l’armée, le choix de son emplacement.

Selon Guillaume d’Orange, deux emplacments étaient tout indiqués pour cela : l’un autour de Senzeilles, à la cense « Valicette » ou « Frisette », qui se trouvait sur le territoire du Hainaut ; et l’autre, entre Florennes et Sautour, à la cense « Corbigny », à l’est du village d’Echerennes, sur le territoire de Liège.

Charles Quint et Philippe II se prononcèrent pour le premier emplacement, ce qui évitait toute difficulté avec l’Evêché de Liège mais en laissant toutefois la liberté au Conseil de guerre, de fixer l’emplacement définitif de ce futur fort.

Ledit Conseil se prononça pour l’emplacement de la Valicette, malgré l’opposition de l’ingénieur Sébastien Van Noy, d’Utrecht, qui mettait en doute la possibilité d’y trouver de l’eau. Tandis qu’à Corbigny, on avait constaté l’existence de puits.

Les travaux débutèrent donc le 1er octobre 1555. On y employa des ouvriers terrassiers de toutes les provinces et des maçons devenus disponibles à Charlemont.

Le fort, tracé par Sébastin Van Noy, avait la forme d’un pentagone.

Le 29 décembre 1555, le Prince d’Orange écrivait à Philippe II :

« Sire, à l’humble correction de vostre Majesté, j’ay faict nommer ce nouveau fort : Philippeville, pour être fondé et basty à l’avènement de son règne ».

L’hommage fut accepté. Lazarus de Scwendi fut nommé Gouverneur de la place.

On commença la construction d l’église sous l’invocation de Saint-Philippe et l’on traça les rues. Le terrain fut distribué gratuitement aux ouvriers et aux habitants du village voisin d’Echerennes.

Le retour à l’Espagne de Mariembourg, par traité du Câteau-Cambrésis, du 3 août 1559, rendit cette forteresse inutile. Elle continua cependant à subsister comme poste militaire et ne fut élevée au rang de ville qu’en 1620..

La convention dite des forteresses du 14 décembre 1831 ainsi que la création d’un nouveau système de défense de la Belgique, eurent pour conséquence, le démantèlement de Philippeville.

 Les travaux de démolition, commencés en 1853, étaient achevés en 1856.      

  1. Philippeville, aujourd’hui……

La Physionomie actuelle de la ville témoigne largement de l'époque du 18ème siècle. En effet, la plupart des bâtiments sont construits en briques et pierre bleu. Ils ont également respecté le tracé primitif de la Place forte.

Depuis les fusions de communes qui eurent lieu en 1977, Philippeville se compose en une entité de dix-sept villages, à savoir : Fagnolle (reconnu comme faisant partie des « plus beaux villages de Wallonie), Franchimont, Jamagne, Jamiolle, Merlemont, Neuville, Omezée, Philippeville, Roly, Romedenne, Samart, Sart-en-Fagnes, Sautour, Surice, Villers-en-Fagne, Villers-le-Gambon, Vodecée.

La ville est également chef-lieu d’arrondissement.

Une majorité de bois et de champs, se partagent le territoire. De nombreux sites d’une beauté exceptionnelle, permettent aux touristes, d’assouvir leur soif de la nature, loin des villes et des routes fréquentées..

Il est donc vivement recommandé aux promeneurs et visiteurs, de quitter la RN5 pour découvrir chaque village au visage pittoresque et charmeur.

Commençons notre périple à Philippeville :